Je commence cet article sur Human, Retraite Désert Marocain, sans avoir encore visionné les photos de Céline et la vidéo de Stéphane… Ce n'est pas mon process habituel, mais justement, tout le sujet est là : le mouvement !!! Tu liras cet article uniquement quand j'aurai récupéré les photos de Céline pour illustrer mes mots et sûrement aussi finaliser mon intégration…
Avant de partir, j'ai écrit un article de blog sur ce qui était là pour moi avant de partir vivre l'expérience de cette 2e édition de la Retraite HUMAN, qui cette fois s'est vécue dans le désert marocain avec les nomades, précisément avec l'équipe de Faysal, qui a créé Racines du Désert. Avant d'arriver sur place, je n'avais pas Faysal en direct, j'ai monté le projet avec Isabelle ( immense merci a ELLE ), son assistante en France, pour plus de praticité. Isabelle a répondu à toutes mes questions pour connaître l'histoire de Racines du Désert et vérifier que leurs valeurs et leurs visions étaient alignées avec ce que je veux transmettre avec HUMAN…
Aller à la rencontre de peuples qui ont une autre culture, une autre vision de la vie, un autre mode de vie, une autre philosophie et d'autres croyances que nous, pour qu'à leur contact nous grandissions dans notre propre humanité, doit se faire dans le respect de ce qu'ils portent, dans l'authenticité de ce qu'ils sont et dans le respect de la VIE (humaine et de la Terre). Alors, il est important pour moi de choisir des partenaires qui font ce type de voyage, initiatique et non touristique, pour de bonnes raisons !!!
J'ai invité Faysal à raconter son histoire autour du feu un des soirs dans le désert… Alors il a raconté qu'il est un enfant du désert, né avec son frère jumeau dans une tente au cœur de celui-ci. Sa famille, comme les autres nomades, vivait dans le désert en vivant du commerce et de l'élevage. Il y a une vingtaine d'années, l'État marocain a décidé de créer un barrage plus au nord du pays, ce qui a transformé toute leur vie… Ce barrage a rendu impossible la continuité de ce mode de vie.
Quand il a posé ses mots, mon premier sentiment de bonne Française a été de me dire :
"Oh, c'est quoi ce bordel !!!! Ils ont fait une révolution ?? Ils se sont rebellés ??? Injustice…"
Sauf que Faysal, sans connaître les pensées qui m'ont traversée, a continué dans le même ton serein et posé son histoire… en disant qu'ils ont quitté le désert pour les villages avec la volonté de perpétuer et transmettre leur vie de nomade, qui n'est que de la transmission orale…
C'est comme cela qu'il a eu envie, une fois adulte, de créer Racines du Désert, qui lui permet de faire connaître la vie de nomade, que d'en avoir fait un business lui permet, à lui et aux autres nomades qui travaillent avec lui, de continuer à vivre leur vie de nomade… Il a même rajouté que ce qu'il aime beaucoup, c'est que quand il n'y a pas de groupe, il offre à sa famille de venir vivre ces quelques jours dans le désert, comme dans son enfance…
Ce que j'ai entendu dans ses mots, c'est que la lutte n'est pas dans le combat mais dans l'adaptabilité… Peut-être qu'il y a eu de la colère, de l'injustice ressentie par ce peuple quand le changement s'est imposé, mais dans les mots de Faysal, c'était de la résilience remplie d'amour et de douceur !! Ce n'est plus comme avant, mais ce qui est, est bien quand même… C'est avec cela que je suis rentrée du désert : la foi au pouvoir d'adaptation de l'humanité.
Le désert lui-même porte une énergie de tranquillité, de ralentissement. Je suis une fille de la forêt, j'aime le vert, la densité et la grandeur d'une forêt tropicale… Alors le désert, à première vue, il n'y a "rien" à regarder, tout est pareil : du sable partout de la même couleur, des dunes plus ou moins grandes, mais des dunes quand même…
Il n'y a pas de suractivité des sens de la vue et de l'ouïe, même le toucher, au final, il n'y a que du sable à toucher (bon, par contre, je peux vous dire qu'il y a du plus ou moins dur et qu'on peut se faire mal sur du sable, lol). Tout cela emmène à un ralentissement donc de notre système. Aziz, notre guide, nous a plusieurs fois dit "TRANQUILLLEEEEEE"… On ne sait pas trop faire ça, nous, lol !!!!
Bon, je préfère toujours la forêt, mais le désert a transmis ses messages… L'année dernière, avec la retraite Human au Kenya avec les Maasaï, la forêt primaire avait éveillé en moi la gratitude d'être née en France, d'y avoir tout le confort de la vie comme l'eau, l'électricité… de savoir me satisfaire du confort simple. Le désert est venu poser ma gratitude et mon besoin de simplicité à l'intérieur de moi, la gratitude d'être qui je suis et d'être satisfaite de ce que je suis…
D'arrêter de vouloir être toujours une meilleure personne, une meilleure amie, une meilleure femme, mère, fille, sœur… de me satisfaire et d'être en joie et gratitude d'être ce que je suis ici et maintenant… en ayant la conscience que le vent peut me porter comme un grain de sable partout, à tout moment… et que le secret est d'être satisfaite de ce qui est tout simplement, sans le toujours plus, jamais assez…
Dans le désert, on a aussi connecté cet équilibre entre le vide et le plein… À première vue, comme je disais, le désert semble vide, vide de nos repères habituels, et quand on se pose tranquille et qu'on écoute et regarde vraiment et autrement, on voit que ce vide est plein…
Comme je le disais dans mon article avant retraite, les dates de la retraite et donc de mon départ étaient en même temps que les dates de départ de ma Lilou de la maison…
C'était parfait, la danse avec le vide du désert, qui est plein de grains de sable, de ressources, de beauté, de textures, de nuances de couleur, m'a emmenée à changer mon angle de vue et admettre qu'au-delà du deuil de cette version de cette vie familiale que le départ de Lilou pose, il y a aussi un équilibre que son départ va poser dans différents domaines de ma vie…
Cet équilibre qui n'est pas celui que notre famille et notre couple avaient quand les trois enfants étaient petits, pas celui non plus d’il y a cinq ans et sûrement pas celui de quand Joan partira un jour aussi.
Concrètement, depuis octobre, mon activité pro a pris un accélérateur et j'adore mon rythme de travail, mais ce rythme entraîne à faire des choix pour me respecter et respecter mes priorités.
Et jusqu'à mon départ dans le désert, j'étais en lutte pour garder mes schémas d'avant, pour ne pas trop changer pour les autres et éviter que mon nouvel équilibre ne les impacte trop... donc lutte intérieure et déséquilibre... Le départ de Lilou de la maison, que j'ai vécu à distance dans le désert, dans cet autre équilibre du vide et du plein, m'a permis de voir que le vide qui prend place dans mon rôle de mère, je veux le consacrer à moi... où j'ai envie de m'offrir du temps et de l'espace...
Je suis la maman de deux adultes indépendants et d'un ado, donc oui, mon temps, mon équilibre et mon organisation ne sont plus ceux d'une maman de trois enfants petits... et il fallait mettre à jour cela !! Le désert m'a emmenée à ce téléchargement de cette réalité qui est la mienne aujourd'hui... et donc celle de mon couple qui a enfin du temps pour lui, au-delà de notre rôle de parents... Car rappelons qu'avec David, on n'a jamais été juste un couple puisque David, en se mettant avec moi, a signé amoureux et beau-père direct !!!
Dans le désert, le soir où Faysal nous a raconté son histoire, il nous a aussi partagé un petit bout de la philosophie de vie des nomades avec ces trois règles qui font leur fondation : Si le matin, quand tu te lèves, tu as : la santé, la paix et à manger pour la journée (pas pour demain !! Pour le jour même), alors tu as TOUT !!!!!
Évidemment, j'ai kiffé... on passe notre temps à faire des plans pour dans dix jours, dix mois, dix ans... mais l'essentiel est toujours l'instant présent... C'est aussi venu faire écho à ce qui se joue pour mes parents et cette retraite... Là, dans ce désert, ils étaient là avec moi, on a vécu ces moments et l'essentiel est juste là... Demain, on verra bien ! Depuis que je suis rentrée du Maroc, j'entends bien l'énergie de merde que le monde porte avec l'actualité...
mais je refuse de me laisser embarquer dans cette énergie de "tout va mal" !!! Car c'est faux... Là, de suite, dans ma réalité, dans mon quotidien, j'ai l'essentiel aujourd'hui pour dire que tout va bien ! Je ne suis pas dans le déni de l'extérieur, mais je n'ai ni pouvoir sur cela, ni d'impact direct... alors je continue à planter mes graines et faire pousser ma forêt pour faire ma part sans combattre ou perdre la foi...
Et d'ailleurs, dans cette retraite Human, il y a aussi eu cette acceptation qui est une vraie victoire dans mon envie de changer le monde, celle d'accepter que l'humain n'est pas que amour, lumière et beauté... Partir en collectif, c'est aussi se retrouver face à la réalité de la diversité, la différence de ce que "humain" veut dire... Il n'y a pas une seule version de ce qu'est l'humain !!! Et un humain, c'est aussi des parts d'ombres, des travers, de la perversité, des imperfections... Et en acceptant que c'est cela aussi, j'accepte que l'humanité, ce n'est pas le monde des bisounours...
Bien sûr, avec Human, mon intention est de connecter l'humain qui vient vivre l'expérience à sa conscience, à son corps, à son cœur, à sa responsabilité et son rôle dans l'aujourd'hui et dans la construction de demain, de sa place dans l'humanité et sur Terre, de son impact, de ses choix et de ses comportements sur les petits et grands systèmes dont il fait partie...
Mais j'ai aussi accepté que tout cela ne sera pas dans ma vision à moi, mais dans celle de chacun d'entre nous. La richesse de l'humanité est d'arriver à faire de toutes ces visions différentes une force qui co-crée ensemble dans nos différences et non dans nos oppositions, composer avec la communication du coeur et du corps plus que de l'ego... chercher à construire ensemble et ne pas vouloir avoir raison au prix du chaos...
Et puis, dans le désert, je me suis prouvée que je ne suis pas cette fille compliquée et chiante qu'on me dit être depuis que je suis gamine… Parce que ouais, putain, je suis capable : capable de vivre sans le confort d’une salle de bain, sans toilettes (ça franchement, c’est chaud, mais méga fierté, lol), de m’amuser à chanter et danser, de faire la fête, et de kiffer dehors sous les étoiles, dans la simplicité du moment.
Et c’est tellement bon, ces soirées de rire et de partage, sans alcool et sans gens bourrés et lourds, sans Céline Dion et toutes ces chansons relous qu'on entend à chaque soirée ( bon, les filles sont quand même arrivées une fois à la chanter en battle avec les nomades, mais quand même, ça n’avait pas la même saveur qu’une soirée ici, lol), sans le trop de bruit, trop de monde, trop de gens, lol.
Je suis arrivée à être heureuse et à kiffer ma vie en dormant dans mon duvet sur un fétu, à rire et m’amuser même avec un œil au beurre noir à cause de ma chute du premier soir. Tant pis pour les photos de la com’, mes bleus font partie de l’histoire de la retraite ! Ouais, j’étais contente de prendre une douche au bout de cinq jours, mais franchement, ce n’était pas un problème de ne pas en prendre. J’ai réussi à prendre du plaisir à faire le trek et, quand les ampoules sont apparues, à tout simplement marcher pieds nus en chaussettes…
Et y arriver, ça me rend fière de moi et me donne confiance en moi et en mon corps, mais surtout, réussir tout ça sans me sentir en inconfort et avec plaisir, ça, c’est vraiment le max du Graal !
Le seul défi que je n’ai pas réussi à relever par moi-même, c’est dormir à la belle étoile dans les dunes. J’ai eu besoin de la sécurité de la tente… Mais je me suis écoutée, j’ai respecté ma limite de sécurité pour bien reposer mon corps et c’est OK. Il y aura bien d’autres occasions dans cette vie pour franchir cette étape !
Alors oui, je suis fière de moi, parce que beaucoup de ceux qui me disent que je suis compliquée n’oseraient même pas essayer de vivre quelques jours avec autant de simplicité ! Et encore une fois, ça prouve que ce que les gens pensent de nous, ou les cases dans lesquelles ils nous enferment, ne parlent que d’eux, pas de nous !!!
Je pourrais encore écrire plein de choses sur ce qui a été compris et vécu dans le désert, mais j'avoue que, comme les nomades disent : "Le désert, ça ne se raconte pas, ça se ressent..." J'ai envie de garder pour moi l'intimité des sujets très personnels qui ont été là pour moi pendant cette retraite...
Par contre, je peux t'annoncer que la Retraite HUMAN édition 3 est prête... qu'elle se déroule du 29 janvier au 5 février 2026 en Tanzanie, dans une réserve proche du Kilimandjaro, et que nous irons à la rencontre de notre humanité avec la rencontre des Maasaï de Tanzanie... Pour en savoir plus, contacte-moi...