Même si l’année n’est pas encore terminée et qu’il reste la retraite holistique "Colère" à vivre, je prends un moment pour regarder en arrière. Douze retraites en douze mois. Une retraite par mois pendant un an. En levant la tête pour faire le bilan professionnel, je ressens d’abord le besoin d’intégrer tout ce que cette expérience a remué en moi ( je vais surement faire plusieurs articles sur cela ... tellement l'expérience est riche ). Et comme souvent, la vie me rappelle, avec son humour bien à elle, là où je dois encore poser mon regard en premier : la sororité est un choix !
Mon père dit souvent quand il parle des retraites dans laquelle il a participé : "Dans tes retraites, tout le monde est gentil." Et il a raison. Ces espaces sont des bulles précieuses où la bienveillance, la tolérance, le non-jugement et la liberté d’être soi ont toute leur place. Des lieux où chacun peut se montrer vulnérable, authentique, où les émotions sont accueillies dans toute leur richesse.
Et parfois, quand je redescends de ces bulles, le contraste avec le reste du monde est brutal. Je pourrais intituler cet article : "Je suis incomprise et je ne comprends pas les autres." Parce que dans ces moments-là, j’ai juste envie de me réfugier dans mon cocon, mon monde parfait où tout le monde est gentil.
Mais non. Raté. Je vis dans un monde où Donald Trump a été élu président avec une majorité écrasante. Son mandat a mis en lumière la violence du sexisme, la banalisation des discours de haine et la remise en question des droits des femmes.
Dans un monde où il existe un pays appelé Afghanistan, où les femmes sont privées de leurs droits les plus fondamentaux. Interdites d’étudier, de travailler ou même de s’exprimer en public. Leur voix a été réduite au silence, elles ne sont que des sous humaines.
Et que dire des femmes qui subissent des violences extrêmes, comme cette femme qui devient chaque jour un plus une héroïne, contrainte de regarder chaque jour des vidéos insoutenables des centaines de viols, orchestré par son ex-mari, durant ces longues semaines de procès.
Ces exemples montrent ce qui arrive dans un monde où la sororité est absente ou minorité, voir même condamné. Un monde où les femmes sont isolées et privées de la force que procure la solidarité. Dans ces systèmes, la division est une arme : séparer les femmes, les monter les unes contre les autres, les affaiblir pour mieux les contrôler. C’est une stratégie très ancienne, et terriblement efficace.
La chasse aux sorcières en est l’exemple parfait. À cette époque, les femmes dénonçaient leurs voisines pour sauver leur propre vie. Une survie individuelle qui a brisé les liens collectifs. Pire, cette méfiance entre femmes a traversé les siècles. Encore aujourd’hui, nous portons les traces de cette époque où l’on avait davantage peur des "sorcières" que des hommes qui les brûlaient au milieu du village.
Mais voilà : la sororité est un choix. Un choix qui demande de sortir des vieux schémas où les femmes sont rivales. C’est un choix radical : celui de se soutenir, de se croire, de s’encourager, de célébrer les réussites des autres femmes. C’est aussi refuser de jouer le jeu du patriarcat, qui a toujours tout gagné en nous divisant.
Et soyons honnêtes : ce choix n’est pas facile. Parce que quand on n’a pas goûté à la sororité, qu’on ignore même que c’est possible, on tombe naturellement dans le modèle dépassé du "tu es une femme, donc tu es ma rivale." Ce modèle est obsolète, et il est temps de le laisser derrière nous.
Choisir la sororité, ce n’est pas seulement pour soi. C’est un devoir. Nos filles doivent grandir dans un monde où elles voient des femmes qui s’aiment, se soutiennent, se félicitent. Elles doivent comprendre qu’elles ne sont pas seules et qu’un autre modèle de relation est possible. Qu'elles goutent à la puissance que crée un cercle de femmes.
Et nos fils ? Ils doivent aussi grandir dans ce monde. Un monde où les femmes ne sont pas en compétition, mais en collaboration. Un monde où les relations humaines sont basées sur le respect et l’empathie. Car la sororité n’est pas une lutte "contre les hommes" : c’est une révolution pour l’humanité tout entière.
Je l’ai vu dans mes retraites. Dans ces espaces, les femmes osent. Elles pleurent, rient, partagent leurs peurs, leurs rêves, leurs forces. Elles apprennent à se féliciter, à s’encourager, à se consoler. Elles redécouvrent ce que cela fait d’être entourées d’amour et de soutien.
Et quand des hommes intègrent ces cercles pour sécuriser, protéger et encourager, la sororité devient plus qu’un lien entre femmes : elle devient humanité. Une humanité capable de transformer nos sociétés en profondeur.
Depuis ma toute première retraite organisée en 2021, cette mission me guide : créer des espaces où ce monde de sororité existe pleinement. Où chaque femme peut ressentir dans tout son être qu’une autre manière d’être ensemble est possible. Ces retraites ne sont pas seulement des moments suspendus dans le temps ; elles sont des semences d’un monde nouveau. Mon espoir, ma vision, est que chaque participant reparte dans sa vie avec cette graine d’amour, cette certitude que la sororité existe, qu’elle est possible, qu’elle est belle.
Et c’est là toute la magie : une fois que l’on a goûté à cette connexion, à ce soutien, à cette bienveillance collective, on ne peut plus revenir en arrière. On veut la vivre, chaque jour. On veut la cultiver, la faire grandir, la diffuser autour de soi. Parce qu’une fois qu’on sait que c’est possible, on ne peut plus faire semblant de l’ignorer. C’est un feu doux et puissant, qui brûle en nous et nous pousse à changer notre façon de nous relier aux autres.
Alors oui, parfois, j’ai envie de rester dans mon petit monde des "Bisounours", là où tout est doux, où chacun prend soin de l’autre. En réalité, c’est que je veux plus que ça. Je veux que ce monde existe partout. Parce que l’absence de sororité n’est pas qu’un manque, c’est un danger.
Quand le monde, nos sociétés sont privées de la sororité, ce sont des injustices contre les femmes qui perdurent et sont banalisées ... Le procès de Mazan et les nombreuses excuses des 51 accusés pour se défendre de ce qui leur est accusé même avec les vidéos comme preuves en sont le résultat, si tu veux savoir de quoi je te parle je t'invite a aller lire le compte de cette journaliste : ici . Quand les femmes sont privés de leur puissance, ce sont des régimes comme celui des talibans en Afghanistan qui prospèrent. Quand la sororité disparaît, les oppresseurs gagnent. Je t'ai pris ces exemples actuelles mais c'est tellement dans le quotidien qu'on en trouve le plus chaque jour.
Alors oui, la sororité est un choix. Mais c’est aussi un devoir. Pour toi, pour tes sœurs, pour toutes les femmes qui viendront après nous. Pour tes filles, pour tes fils. Tu as le pouvoir de montrer qu’un autre monde est possible. Un monde où les relations humaines ne sont plus basées sur la rivalité, mais sur l’amour, le respect et la solidarité.
Et si ce monde te semble encore lointain, je t’invite à venir en faire l’expérience. Viens planter cette graine en toi. Une graine d’amour, de bienveillance, de sororité. Une graine qui, une fois semée, ne demande qu’à grandir, à s’épanouir et à transformer ta vie et celles des autres. Rejoins une retraite, plonge dans cet espace où tout devient possible. Ressens la puissance de la sororité, goûte à cette force collective, et repars avec cette graine en toi pour la cultiver et la diffuser dans ton quotidien.
Parce qu’une fois que tu l’auras vécue, tu sauras. Et tu ne pourras plus revenir en arrière. Ensemble, plantons ces graines pour bâtir un monde meilleur. Le tien commence ici.