Depuis quelques jours, j'ai une prise de conscience sur la peur qui dirige ma vie depuis maintenant plus d'un an. J'avais l'intention de la partager avec mon amie d'amour (elle le saura avant toi vu qu'elle corrige mes fautes avant publication lol) et je me suis dis que cela pouvait t'intéresser voir même t'aider toi aussi...(tu as largement le droit de me dire que j'ai tord aussi si c'est le cas lol).
Pour te poser le contexte, il y a un peu plus d'un an, j'ai vécu (et pas que moi d'ailleurs) un évènement assez moche qui a déclenché un choc traumatique dans ma petite tête.
Tous les évènements pas marrants n'entrainent pas un choc traumatique, et tous les individus qui vivent le même évènement ne le vivront pas émotionnellement de la même manière, il est donc fort possible que ce qui peut entrainer un choc traumatique pour quelqu'un ne le sera pas pour quelqu'un d'autre.
On parle de choc traumatique lorsque l'individu met un ancrage psychologique fort et pratiquement indélébile sur un évènement. Cette ancrage va entrainer des comportements psychologiques plus ou moins intenses et contraignants comme du stress, de l'évitement, de l'anxiété, de la souffrance, et aussi de la dépression et des conduites à risques. Si tu te reconnais dans cela, je t'invite à consulter un psychologue pour qu'il puisse t'aider 🙂
Donc revenons à ma petite tête, ce choc traumatique a déclenché chez moi une anxiété et un stress se manifestant par une peur. Je n'ai, jusqu'à ce moment là, jamais eu peur de grand chose et surtout, la peur ne m'a jamais empêché de rien...
Parce que je suis dans l'action, j'ai avalé mes émotions vécues pendant cet évènement et j'ai sécurisé la situation, j'ai fait ce que je devais faire et ce qu'on attendait que je fasse, et j'ai ensuite repris ma vie "normalement"...
Sauf que petit à petit, des attitudes, des comportements et des réactions inhabituelles se sont mises en place. Une prise de contrôle, d'anticipation s'est développée pour essayer d'éviter toute situation à risque qui pourrait entrainer pour conséquence de revivre cet évènement (ou pire encore).
Je me suis petit à petit mise à tout anticiper, imaginer des scénarios improbables pour mettre en place des stratégies pour éviter ces mêmes scénarios que j'ai imaginé, à ressentir une angoisse profonde au moindre signe extérieur. C'est même arrivé à ce que l'imagination qu'entrainait ma peur devienne encore plus angoissante que la réalité.
Jusqu'au moment où cette peur m'a fait peur... Quand on ne veut pas voir ce qu'on a besoin de voir, lorsqu'on ne veut pas entendre ce que la vie veut nous faire entendre, lorsque que l'on fait ce que l'on fait de façon inconsciente et en pensant en plus que ce comportement est normal, et que l'autre ou la vie en est responsable, et bien l'Univers va nous faire vivre des situations (de plus en plus fortes) pour nous emmener sur la conscience de soi (et si t'as pas envie d'être en conscience tu peux passer une vie entière à ne pas comprendre pourquoi tu vis ceci ou cela).
Où ma peur m'a fait agir à l'inverse de ce qu'elle veut protéger. Elle m'a entrainé dans un état de panique frôlant l'hystérie qui a fait que je n'ai plus eu peur de la raison de ma peur, mais de moi même !!! Les états physiques et psychiques vécus et ressentis suite à cet évènement étaient presque aussi violents que le jour du choc traumatique lui-même.
Et là j'ai dit stop !!!
Soit pratiquement 1an et demi après l'évènement j'ai accepté d'y faire face !
J'en profite d'ailleurs pour rappeler qu'on est thérapeute certes, et pour autant, notre vie n'est pas toujours le monde des bisounours, on vit aussi des trucs moches et parfois on a plus ou moins de mal à les régler.
Être thérapeute ne veut pas dire avoir une vie parfaite pleine de paillettes et de rose. Etre thérapeute c'est avoir les outils, les connaissances et l'entourage pour vivre une vie en conscience et épanouissante. De ce fait, grâce aux conseils de mon amie d'amour qui a eu la bienveillance de me tirer la sonnette d'alarme, je suis allée voir ma thérapeute.
Le sujet qui est associé à ma peur est hors de ma portée.
Et il y a 2 jours en sortant Maela (notre chienne) de nuit, j'ai entendu un camion de pompiers et j'ai eu cette gifle de prise de conscience, je te jure c'est vraiment une gifle, de réaliser que pour la 1ère fois depuis plus d'un an, en entendant le camion des pompiers, ma peur ne prenait pas le contrôle, je n'avais pas cette vague d'angoisse qui me traversait, je n'avais pas ce réflexe de prendre mon téléphone, j'ai simplement continuer ma balade et ma conversation avec mon amoureux.
Je voulais te partager ce parcours, pour t'illustrer à quel point une émotion non digérée, enfermée dans une boite, va conditionner ta vie de façon insidieuse et inconsciente.
Toute maman a peur de perdre son enfant et c'est grâce à cette peur qu'elle va mettre un cadre de sécurité et de protection autour de lui, celui-ci est sain et nécessaire, il fait partie de notre rôle même !
Ce qui n'est pas normal, c'est quand cette peur devient une souffrance, quand elle empêche de dormir, de manger, quand elle rend malade, quand elle occupe notre esprit 24h/24h , quand elle entraine des changements dans l'organisation de nos journées, dans notre manière de vivre et de faire... Je parle de la peur mais cela fonctionne tout autant avec la colère, le dégout, même avec l'amour et la joie...
elles nous rendent vivantes et nous permettent de définir qui on est. Elles sont nos boussoles et nos limites, elles sont des cadeaux de la vie. Ces émotions ne sont pas négatives ou positives, elles sont les deux, parfois elles sont notre ombre et parfois notre lumière.
Ma peur est ma lumière quand elle protège et sécurise mon fils (et mes deux autres amours de ma vie) elle est mon ombre quand elle dirige ma vie, me rend malade, m'empêche de dormir, me met dans un état de stress incontrôlable si mon téléphone n'a plus de batterie, m'empêche d'accepter des projets s'ils entrainent une condition de distance ou d'indisponibilité trop longue.
Plus je l'étouffais, plus elle prenait de la place en moi, plus elle me rongeait. Aujourd'hui, je lui laisse la place d'exister, j'ai le droit d'avoir peur et ma peur m'aide à être une meilleure maman elle est mon alliée et non mon ennemie. Je sais que je vais certainement encore parfois la laisser au contrôle et ce sera de moins en moins, pas après pas je la remets à sa place de lumière et j'ai confiance en mes ressources et en l'Univers pour m'accompagner à cela.
PS : Je te conseille de ne pas aller seule à la rencontre de cette émotion qui te fait souffrir. Fais-toi accompagner, car derrière cette émotion, il y a bien souvent de grandes prises de conscience qui bousculent <3 et de beaux cadeaux à découvrir !