Vie de couple : entre indépendance et besoin de l’autre – Mes 10 leçons après 18 ans

La vie de couple, un sujet qui gratte et qui inspire

Ça faisait un moment que j’avais envie d’écrire sur la vie de couple. Pas le couple parfait, pas le couple des apparences. Le couple réel. Celui qui traverse les années, les épreuves, les contradictions.

Et j’ai choisi d’en parler aujourd’hui parce que ce week-end, avec ma sœur Johanna, on a eu une longue conversation sur “l’utilité” d’être en couple, sur l’envie ou le besoin d’être en couple. Comme on a 10 ans d’écart, souvent nos échanges sont un feedback sur moi-même…

Et dans 2 ans, avec David, on fêtera nos 20 ans. Et moi, je suis fan de ça : les vieux couples. Ceux qui ont tenu, grandi, traversé ensemble. Pour moi, 20 ans, c’est le niveau 1 du “gold des vieux couples”, et je suis fière d’en faire bientôt partie.

Et au-delà de la fierté, cet article est une plongée dans mon histoire de couple, avec ses débuts chaotiques, ses reconstructions, ses séparations, ses retrouvailles… et surtout, mes prises de conscience. Parce que si je peux aujourd’hui dire que j’ai autant envie que besoin de mon mari dans ma vie, c’était loin d’être gagné au départ.

Couple amoureux dans une étreinte intime, symbole de connexion et de vie de couple authentique.
Crédit photo : Priscilla Gissot

De la peur à la confiance

Quand j’ai rencontré David, j’étais une femme cabossée. Je sortais d’une relation violente, avec un homme manipulateur et destructeur, le père de mes deux grands enfants.

Autant dire que j’étais en morceaux. Mon père disait de moi à l’époque que j’étais “brisée”. Moi je dirais plutôt : un petit chat sauvage, prêt à griffer pour ne pas être attrapé.

David, lui, est arrivé avec une patience et un amour inconditionnel. Il a pris le package – moi et mes deux enfants – et il a tenu bon.
Et crois-moi, il a dû s’accrocher. Parce que je l’ai testé. Je l’ai poussé. Je voulais être sûre que même quand j’étais odieuse, il ne me taperait pas, ne m’humilierait pas. Que je pouvais lui faire confiance. Et je te dis ça pas pour me trouver des excuses (car il n’y en a pas au manque de respect), mais pour expliquer. En comprenant et analysant mes comportements, j’ai pu les changer et m’apaiser…

Et peu à peu, son amour, sa constance, sa confiance en moi (et tout mon travail personnel), m’ont permis de me reconstruire. De retrouver ma féminité, ma valeur, ma confiance en l’autre.

Le piège de l’indépendance absolue

Sauf qu’une fois reconstruite, j’ai basculé dans un autre extrême : l’indépendance à tout prix.

“Je n’ai pas besoin de lui. J’ai envie d'être avec lui, mais je n’ai pas besoin de lui.”
C’était mon mantra.

Je voulais me prouver que j’étais autonome, indépendante, une mère et une femme capable de tout assumer seule.
Au point qu’en 2016, on s’est séparés trois mois ( pas que pour cette raison-là, mais je ne vais quand même pas te raconter toute ma vie et celle de mon amoureux, lol). J’ai pris un appart, j’ai géré les enfants, les factures, la vie, seule. Et j’ai prouvé, oui, que je pouvais. Mais à quel prix ?

Cette étape a marqué un tournant. Parce qu’après ça, on a appris à vraiment communiquer. Pas juste parler. Mais se dire nos vérités, nos vulnérabilités, nos envies, nos besoins. C’est là que notre couple a commencé à changer de niveau.

couple dans un moment complice et tendre, incarnation de la complicité dans la vie de couple.
Crédit photo : Priscilla Gissot

Quand la confiance bascule : laisser l’autre décider

Il y a eu un moment-clé. Il y a deux ans.

J’étais en retraite, injoignable, et un de nos enfants a eu un gros problème. David a dû tout gérer seul. Prendre des décisions, sans moi.

À mon retour, j’ai été bouleversée. À la fois en colère (“il a décidé pour moi !”) et pleine de gratitude (“il a assuré, il m’a protégée”).

Cet épisode a été un séisme intérieur. Parce qu’il m’a obligée à lâcher un contrôle que je croyais vital. Et à reconnaître une chose que j’avais toujours refusée :
oui, j’ai besoin de lui et je peux compter véritablement sur lui

Aujourd’hui : entre envie et besoin

Aujourd’hui, je peux le dire avec fierté : J’ai envie de mon mari dans ma vie. Et j’ai besoin de lui.

Pas besoin au sens dépendance. Besoin au sens choix conscient, assumé, désiré. Mes moments préférés, ce sont ceux avec lui. Qu’on soit sur un canapé Netflix ou en plein fou rire. Qu’on traverse une galère ou qu’on profite d’un voyage.

Il est mon amant, mon mari, mon meilleur ami. Celui avec qui je peux tout partager : mes doutes, mes folies, mes peurs, mes rires.

Couple enlacé dans une étreinte tendre, expression de confiance et de profondeur dans la vie de couple
Crédit photo : Priscilla Gissot

Mes 10 leçons de vie de couple en 18 ans

Si je devais résumer 18 ans de vie de couple en 10 leçons, voilà ce que j’ai envie de te transmettre :

  1. Le couple, ce n’est pas une évidence. C’est un choix conscient, quotidien, réciproque. Rester ensemble, c’est dire « oui » chaque jour. Et ce « oui » doit être équilibré, des deux côtés.
  2. La communication, ce n’est pas parler de la logistique. Parler des enfants, des factures, du ménage, ce n’est pas communiquer. La vraie communication c'est déjà accepté qu'on ne communique pas tous de la même façon et que ça englobe la communication verbale et non verbale. Et dans cette mesure là c’est oser parler de ses peurs, de ses doutes, de ses envies, de ses besoins, de ses projets, de ses rêves. C’est se parler à l’autre comme on se parlerait à soi-même.
  3. Un couple se construit dans le temps, pas dans l’illusion. On n’a pas la même éducation, pas les mêmes souvenirs, pas toujours les mêmes valeurs ni les mêmes ambitions. On choisit d’être en couple par amour, mais le couple devient un terrain de jeu pour grandir ensemble. Et la force d’un couple qui dure, c’est d’oser faire un pas vers l’autre quand c’est difficile, au lieu de fuir.
  4. Être indépendant ne veut pas dire refuser le besoin de l’autre. La vraie force, c’est d’être autonome et relié en même temps. La liberté et le couple ne s’opposent pas. On peut être libre dans son couple, tant que la liberté de l’un s’arrête au respect de l’autre.
  5. On n’a pas besoin de tout partager pour être heureux. Pas besoin des mêmes passions, ni des mêmes croyances. Je suis dans le développement personnel et spirituel, David pas du tout, et pourtant notre couple va très bien. On n’est pas obligés d’être d’accord sur tout ni de tout faire ensemble. Exemple tout frais d’hier soir : lors de l’éclipse lunaire, il était en train de fumer sa clope et d’arroser son kikuyu (très, très important pour lui !) et moi j’étais à côté, pieds nus dans le jardin, un casque sur les oreilles, en voyage chamanique porté par les énergies de la lune… Et à un moment, il est simplement venu me faire un câlin et un bisou sur le front avant de rentrer dans la maison.
  6. Le pardon est essentiel, mais il a ses limites. On ne peut pas tout pardonner. Il y a des choses qui sont inacceptables ( et chacun de nous avons notre définition de l'inacceptable ). Sur le reste, le pardon est un muscle qui fait grandir, qui permet de recréer une équipe et de fixer ses propres règles du jeu.
  7. Ton partenaire n’est pas là pour combler tes manques. Il est là pour marcher avec toi, pas pour porter tes valises à ta place. Le couple est un miroir : il te montre tes zones d’ombre, pas pour les régler à ta place, mais pour que tu choisisses d’y aller.
  8. Les petits gestes comptent plus que les grands discours. On n’a pas tous le même langage de l’amour. Moi, je sais que David me dit « je t’aime » à travers ses petites attentions, invisibles pour les autres mais précieuses pour moi. Reconnaître et honorer la façon dont l’autre exprime son amour est essentiel et pas attendre que l'autre adopte notre langage.
  9. Il n’y a pas de règles prédéfinies pour réussir son couple. Chaque couple est unique. Ce qui compte, c’est d’écrire ses propres règles. Et l’une des miennes aujourd'hui ( c'était pas le cas avant ! ), c’est : respecter l’autre tel qu’il est, sans vouloir le changer. Le couple commence à fonctionner vraiment quand on arrête d’aimer une projection de l’autre et qu’on choisit d’aimer ce qu’il est, ici et maintenant.
  10. Prends ta responsabilité dans la relation. On est toujours deux dans une histoire. Quand je reprochais à David de ne pas communiquer, en réalité, moi non plus je ne communiquais pas pleinement. J’allais raconter mes vérités à mes copines au lieu de les dire à mon mari. Le jour où il est devenu mon confident numéro 1, la communication a changé. Se responsabiliser, c’est arrêter de jouer à la victime ou au persécuteur, et assumer sa part dans la danse. de jouer à la victime ou au persécuteur, c’est ça qui crée une vraie communication et un vrai lien.

Et toi, c’est quoi ta vision de la vie de couple ?

Je t’invite à te poser ces questions :

  • Est-ce que, pour toi, le couple c’est une contrainte ou une ressource ?
  • Est-ce que tu es dans le “je n’ai pas besoin de lui/elle” ou dans le “sans lui/elle je ne suis rien” ?
  • Est-ce que tu communiques vraiment ? Pas juste parler, mais montrer ta vulnérabilité, tes besoins, tes rêves ?
  • Est-ce que tu laisses de la place à l’autre, ou tu tiens tout ?
  • Est-ce que tu assumes de dire : “j’ai besoin de lui/elle dans ma vie” ?

Parce que la vie de couple, ce n’est pas choisir entre indépendance et dépendance.
C’est un chemin de conscience, où on apprend à danser entre les deux.

Couple riant ensemble dans un moment de joie, image de bonheur et de légèreté dans la vie de couple
Crédit photo : Priscilla Gissot

Ce que je crois aujourd’hui de la vie de couple

Le couple n’est pas une prison et il n'est pas non plus l'ingrédient indispensable d'une vie adulte épanouie. Le couple n’est pas inutile et il n'est pas utile non plus, il est ce que l'on veut qu'il soit dans l'espace du coeur . Le couple est un espace. Un terrain d’apprentissage. Un miroir. Un choix.

Et je crois profondément qu’on peut :

  • être libre et en couple,
  • être autonome et avoir besoin de l’autre,
  • être soi et être ensemble.

C’est cette danse-là que je célèbre aujourd’hui après 18 ans. Pas une danse parfaite du tout. Mais une danse vivante, consciente, choisie.

Et toi, tu veux quoi de ta vie de couple ?

La vie de couple n’est ni un idéal, ni un carcan. C’est une aventure. Avec des tempêtes, des silences, des joies, des épreuves.

Si tu choisis de la vivre en conscience, avec authenticité, vulnérabilité et engagement… alors le couple peut devenir le plus beau terrain de transformation et de liberté.

Alors si je pouvais parler à la moi d’il y a 10 ans, 15 ans, voire même 18 ans, je lui dirais : prends le chemin du travail sur toi… Car tous les hommes ne sont pas dangereux et destructeurs. Il existe des hommes capables, capables d’amour, de respect, de confiance.

Je lui dirais qu’il existe des hommes qui ne t’obligent pas à être forte pour leur survivre, que l’amour et le couple ça peut être un espace d’équipe, que l’autre peut être un soutien, une présence… Que l’homme que tu aimes peut être celui qui t’ouvre les bras pour accueillir tes larmes, et non celui qui les crée.

Que je peux être dans un couple sain, sans dispute, sans peur, sans méfiance, en toute sécurité et que je peux compter sur l’autre. Que je peux m’abandonner à l’autre, non pas pour m’y perdre mais pour y vivre. Je n’ai plus besoin d’être forte à être seule, on est deux par choix et par amour…

Et dans tout ce chemin-là, il y a eu plein d’étapes pour aller dans cet apaisement et cette guérison. Et l’une d’elles est d’avoir accueilli les hommes dans les retraites que je propose en mixte… Alors merci à eux de nous rejoindre dans ces espaces où, ensemble, on guérit, on libère, on accepte, on transforme le masculin et le féminin. Et ça se répercute jusque dans nos vies de couple, entre autres.

Si tu as envie d'aller plus loin sur ce sujet ... tu trouveras ici les seances de coaching thérapeutique individuelle et la nouveauté " on se dit tout en famille "

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