Ça faisait un moment que j’avais envie d’écrire sur la vie de couple. Pas le couple parfait, pas le couple des apparences. Le couple réel. Celui qui traverse les années, les épreuves, les contradictions.
Et j’ai choisi d’en parler aujourd’hui parce que ce week-end, avec ma sœur Johanna, on a eu une longue conversation sur “l’utilité” d’être en couple, sur l’envie ou le besoin d’être en couple. Comme on a 10 ans d’écart, souvent nos échanges sont un feedback sur moi-même…
Et dans 2 ans, avec David, on fêtera nos 20 ans. Et moi, je suis fan de ça : les vieux couples. Ceux qui ont tenu, grandi, traversé ensemble. Pour moi, 20 ans, c’est le niveau 1 du “gold des vieux couples”, et je suis fière d’en faire bientôt partie.
Et au-delà de la fierté, cet article est une plongée dans mon histoire de couple, avec ses débuts chaotiques, ses reconstructions, ses séparations, ses retrouvailles… et surtout, mes prises de conscience. Parce que si je peux aujourd’hui dire que j’ai autant envie que besoin de mon mari dans ma vie, c’était loin d’être gagné au départ.
Quand j’ai rencontré David, j’étais une femme cabossée. Je sortais d’une relation violente, avec un homme manipulateur et destructeur, le père de mes deux grands enfants.
Autant dire que j’étais en morceaux. Mon père disait de moi à l’époque que j’étais “brisée”. Moi je dirais plutôt : un petit chat sauvage, prêt à griffer pour ne pas être attrapé.
David, lui, est arrivé avec une patience et un amour inconditionnel. Il a pris le package – moi et mes deux enfants – et il a tenu bon.
Et crois-moi, il a dû s’accrocher. Parce que je l’ai testé. Je l’ai poussé. Je voulais être sûre que même quand j’étais odieuse, il ne me taperait pas, ne m’humilierait pas. Que je pouvais lui faire confiance. Et je te dis ça pas pour me trouver des excuses (car il n’y en a pas au manque de respect), mais pour expliquer. En comprenant et analysant mes comportements, j’ai pu les changer et m’apaiser…
Et peu à peu, son amour, sa constance, sa confiance en moi (et tout mon travail personnel), m’ont permis de me reconstruire. De retrouver ma féminité, ma valeur, ma confiance en l’autre.
Sauf qu’une fois reconstruite, j’ai basculé dans un autre extrême : l’indépendance à tout prix.
“Je n’ai pas besoin de lui. J’ai envie d'être avec lui, mais je n’ai pas besoin de lui.”
C’était mon mantra.
Je voulais me prouver que j’étais autonome, indépendante, une mère et une femme capable de tout assumer seule.
Au point qu’en 2016, on s’est séparés trois mois ( pas que pour cette raison-là, mais je ne vais quand même pas te raconter toute ma vie et celle de mon amoureux, lol). J’ai pris un appart, j’ai géré les enfants, les factures, la vie, seule. Et j’ai prouvé, oui, que je pouvais. Mais à quel prix ?
Cette étape a marqué un tournant. Parce qu’après ça, on a appris à vraiment communiquer. Pas juste parler. Mais se dire nos vérités, nos vulnérabilités, nos envies, nos besoins. C’est là que notre couple a commencé à changer de niveau.
Il y a eu un moment-clé. Il y a deux ans.
J’étais en retraite, injoignable, et un de nos enfants a eu un gros problème. David a dû tout gérer seul. Prendre des décisions, sans moi.
À mon retour, j’ai été bouleversée. À la fois en colère (“il a décidé pour moi !”) et pleine de gratitude (“il a assuré, il m’a protégée”).
Cet épisode a été un séisme intérieur. Parce qu’il m’a obligée à lâcher un contrôle que je croyais vital. Et à reconnaître une chose que j’avais toujours refusée :
oui, j’ai besoin de lui et je peux compter véritablement sur lui
Aujourd’hui, je peux le dire avec fierté : J’ai envie de mon mari dans ma vie. Et j’ai besoin de lui.
Pas besoin au sens dépendance. Besoin au sens choix conscient, assumé, désiré. Mes moments préférés, ce sont ceux avec lui. Qu’on soit sur un canapé Netflix ou en plein fou rire. Qu’on traverse une galère ou qu’on profite d’un voyage.
Il est mon amant, mon mari, mon meilleur ami. Celui avec qui je peux tout partager : mes doutes, mes folies, mes peurs, mes rires.
Si je devais résumer 18 ans de vie de couple en 10 leçons, voilà ce que j’ai envie de te transmettre :
Je t’invite à te poser ces questions :
Parce que la vie de couple, ce n’est pas choisir entre indépendance et dépendance.
C’est un chemin de conscience, où on apprend à danser entre les deux.
Le couple n’est pas une prison et il n'est pas non plus l'ingrédient indispensable d'une vie adulte épanouie. Le couple n’est pas inutile et il n'est pas utile non plus, il est ce que l'on veut qu'il soit dans l'espace du coeur . Le couple est un espace. Un terrain d’apprentissage. Un miroir. Un choix.
Et je crois profondément qu’on peut :
C’est cette danse-là que je célèbre aujourd’hui après 18 ans. Pas une danse parfaite du tout. Mais une danse vivante, consciente, choisie.
La vie de couple n’est ni un idéal, ni un carcan. C’est une aventure. Avec des tempêtes, des silences, des joies, des épreuves.
Si tu choisis de la vivre en conscience, avec authenticité, vulnérabilité et engagement… alors le couple peut devenir le plus beau terrain de transformation et de liberté.
Alors si je pouvais parler à la moi d’il y a 10 ans, 15 ans, voire même 18 ans, je lui dirais : prends le chemin du travail sur toi… Car tous les hommes ne sont pas dangereux et destructeurs. Il existe des hommes capables, capables d’amour, de respect, de confiance.
Je lui dirais qu’il existe des hommes qui ne t’obligent pas à être forte pour leur survivre, que l’amour et le couple ça peut être un espace d’équipe, que l’autre peut être un soutien, une présence… Que l’homme que tu aimes peut être celui qui t’ouvre les bras pour accueillir tes larmes, et non celui qui les crée.
Que je peux être dans un couple sain, sans dispute, sans peur, sans méfiance, en toute sécurité et que je peux compter sur l’autre. Que je peux m’abandonner à l’autre, non pas pour m’y perdre mais pour y vivre. Je n’ai plus besoin d’être forte à être seule, on est deux par choix et par amour…
Et dans tout ce chemin-là, il y a eu plein d’étapes pour aller dans cet apaisement et cette guérison. Et l’une d’elles est d’avoir accueilli les hommes dans les retraites que je propose en mixte… Alors merci à eux de nous rejoindre dans ces espaces où, ensemble, on guérit, on libère, on accepte, on transforme le masculin et le féminin. Et ça se répercute jusque dans nos vies de couple, entre autres.
Si tu as envie d'aller plus loin sur ce sujet ... tu trouveras ici les seances de coaching thérapeutique individuelle et la nouveauté " on se dit tout en famille "