La blessure d’injustice : quand l’armure craque et que le feu sort

Longtemps j’ai cru que ma seule blessure de l'âme, c’était le rejet. J’ai frotté, décapé, pansé cette partie. J’ai aussi reconnu celle de la trahison. Mais la blessure d'injustice… elle est restée discrète, tapie dans l’ombre. Pourtant elle était bien là, collée dans mon histoire, dans mes relations, dans mes colères.

Je ne me reconnais pas dans le portrait classique du "rigide" comme le décris Lise Bourbeau . Je ne passe pas ma vie à contrôler chaque détail de ma maison ou à hurler sur une faute de frappe.

Lise Bourbeau est une auteure et conférencière québécoise reconnue pour son travail sur les blessures de l’âme. Elle a popularisé l’idée que nos blessures émotionnelles profondes — rejet, abandon, humiliation, trahison et injustice — influencent toute notre vie si on ne les regarde pas en face. À travers ses livres comme Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, elle a aidé des milliers de personnes à mettre des mots sur leurs masques, à mieux se comprendre et à commencer un chemin de guérison. Son approche est simple : prendre conscience, accepter, transformer — et retrouver sa liberté intérieure.

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Crédit photo : Laetitia Miralles - Libération émotionnelle lors d'une retraite therapeutique

Revenons à ma blessure de l'injustice ....Mon contrôle est bien là et je le travaille, je l’assouplis. Là où elle me ronge le plus, c’est dans le lien à l’autre : quand l’injustice prend la forme d’une accusation injuste, d’une intention qu’on me prête à tort, d’un silence qui empêche de clarifier, d’un dialogue qu’on refuse, d'une interprétation ou une déformation de mes mots ou mes actes... Là, je sens le feu monter. Et c’est bien pour ça que je bosse encore dessus, pour ne pas laisser ma colère diriger mes mots et mes actes.

En préparation cet article, je suis allée réfléchir comment cette blessure de l'injustice avant planter ses graines et grandi : Petite, j’étais l’aînée. Désigner par mes grands parents comme responsable des bêtises des autres. Coupable par défaut. Plus tard, j’ai connu le rejet d’une partie de ma famille pour un choix qui m’appartenait uniquement à moi dans ma vie personnelle. Encore une fois, pas d’espace pour expliquer, pas de volonté de comprendre. Juste un verdict : "coupable". J’ai cru longtemps que la justice humaine allait réparer ça. Et il y a quelques années j'ai rencontrer la justice de la république ...Tribunal, audience, vérité ? Mon œil. La plus grande injustice, c’est souvent celle qui se cache derrière un marteau de juge.

Aujourd’hui encore, cette blessure, comme c'est celle que j'avais pas identifier et donc travailler, est mon premier déclencheur de rage. Et oui, je la travaille, je la borde, je l’écoute. Pour rester dans mon calme intérieur. Parce que si je ne l’écoute pas, elle gueule.

Origines et racines de la blessure d'injustice

Lise Bourbeau, dans ses livres nous dit : entre 4 et 6 ans, l’enfant se découvre être un être unique. Si l'enfant ressent qu’il est comparé, rabaissé ou s’il sent qu’il ne peut pas être lui-même sans jugement, ça plante une graine : "Pour mériter l’amour, sois irréprochable." C’est là qu’on enfile le masque du rigide : sensible comme une plaie vive, mais déguisé en statue parfaite.

Chez ceux qui portent fort cette blessure, le scénario est souvent: tu te coupes de tes ressentis, tu deviens perfectionniste, tu crois qu’en contrôlant tout, tu ne souffriras plus jamais de l’injustice. Sauf que plus tu fuis, plus tu l’attires. Plus tu verrouilles, plus la vie vient te confronter à l'expérience de l'injustice.

Tu peux aussi aller lire l'article Guérir les blessures de l'âme ici

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Crédit photo : Laetitia Miralles - Libération émotionnelle lors d'une retraite thérapeutique

Ce que la blessure d'injustice engendre en toi

Elle chuchote que tu n’es jamais à ta place. Que tu ne reçois pas ce que tu mérites — ou que tu en reçois trop, et que tu ne le mérites pas. Tu coupes tes émotions, tu figes ton corps. Ça devient une armure, une forteresse. Et à l’intérieur, ça bout. La moindre faille, et c’est l’explosion.

Et souvent, tu deviens toi-même injuste envers toi et envers les autres car la paire de lunettes que tu portes filtre toute la réalité avec cette blessure d’injustice. Tu exiges tout, tu t’en demandes trop, tu refuses de lâcher prise.

Par exemple, tu passes deux heures à relire un simple mail parce qu’une faute serait "injuste" pour ton image. Ou tu refuses de déléguer une tâche à ton équipe parce que "personne ne le fera aussi bien que toi" — et après tu leur reproches de ne pas être investis. Ou dans ta vie perso : tu refuses toutes les invitations de ta famille, puis tu leur reproches de ne pas te faire sentir à ta place. Tu te mures dans ton silence et tu accuses les autres de ne pas te comprendre. C’est un cercle vicieux : tu contrôles pour ne pas souffrir, mais tu souffres plus encore à force de contrôler.

Les peurs qui alimentent la blessure d'injustice

La blessure d’injustice se nourrit de peurs bien planquées : peur d’être humilié publiquement, peur d’être trahi par ceux que tu aimes, peur qu’on ne respecte pas tes efforts, peur qu’on ne voie pas ta valeur réelle. Peur de perdre la place que tu as construite à force de tenir tout le monde à bout de bras. Peur de ne pas être "assez" pour qu’on te laisse tranquille.

Alors tu verrouilles tout. Tu veux que tout soit carré : au boulot, si tu es chef d’entreprise, tu micro-gères tes équipes, tu contrôles chaque livrable, tu relis chaque devis, tu vérifies chaque mail avant envoi, par peur qu’une erreur ruine ton image. Et tu t’épuises à vouloir tout tenir seul.

À la maison, tu contrôles l’emploi du temps de tout le monde : qui fait quoi, quand, comment. Tu planifies les vacances un an à l’avance, tu anticipes les repas, les trajets, les rendez-vous. Et le moindre imprévu, un enfant malade ou un changement de plan, te fait fulminer car ça vient bousculer ta sécurité. Et quand ça lâche — parce que ça lâche toujours — tu ressasses : "Personne ne voit ce que je fais." La moindre critique devient un uppercut, la moindre remarque un procès.

Cette peur te fait jouer un rôle : tu contrôles pour ne pas souffrir, mais tu te coupes de la fluidité. Plus tu tiens, plus tu t’isoles. Et plus tu t’isoles, plus tu confirmes tes pires peurs : "Personne ne me comprend vraiment."

Comment la blessure d’injustice se manifeste dans le corps, l’âme et l’esprit

Dans ton corps : tensions dans la nuque, mâchoire serrée, épaules crispées. Maux de ventre, insomnies, digestion bloquée. Ton corps encaisse ce que tu retiens.

Dans ton esprit : ton mental monte vite en défense. Tu te sens vite jugé, agressé ou contrôlé dès qu’une discussion gratte un peu. Une remarque ? Tu entends un reproche. Un désaccord ? Tu ressens une attaque. Alors ton esprit tourne : "Ils veulent m’imposer leur façon", "On me juge", "Je dois me défendre".

Dans ton âme : tu sens un vide, une coupure avec ta joie simple. L’injustice t’enferme dans le rôle de celui qui doit prouver, défendre, se justifier. Ta part vivante, créative, spontanée se fige.

Et à force de porter ça, tu rejoues sans cesse le même scénario : corps tendu, esprit sur le qui-vive, âme coupée. La vraie question : quand vas-tu décider de te relâcher, de respirer, de sentir que tu es plus grand que ta blessure ?

Pourquoi la blessure d’injustice coince encore ?

Parce qu’au fond, on a tous ce besoin : être vu, entendu, reconnu à notre juste place. Et quand ça ne suit pas, l’enfant blessé en nous tape du pied. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est notre part de responsabilité là-dedans. Parce qu’en filtrant tout à travers la blessure, on crée nous-mêmes de l’injustice pour nous et pour les autres.

On projette nos peurs, on exige des preuves, on impose nos règles pour "éviter" la douleur. Et ça finit par étouffer ceux qu’on aime. On devient celui ou celle qui contrôle, qui juge, qui attaque pour ne pas être attaqué. Alors oui, si on ne met pas de conscience là-dessus, la vie s’en charge : relations qui cassent, colères qui débordent, et un sentiment de solitude qu’on alimente nous-mêmes. La bonne nouvelle ? Ça peut changer — mais ça commence par regarder notre part dans ce bordel.

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Crédit photo : Laetitia Miralles - Libération émotionnelle lors d'une retraite thérapeutique

Comment adoucir la blessure d’injustice et t’ouvrir ta juste place

Tu veux adoucir cette foutue blessure ? Arrête de croire qu’un mantra va suffire. Ici, pas de "lâche prise" creux. Ce que ça demande, c’est de te coltiner toi-même. Regarde là où tu refuses de dire non. Là où tu acceptes trop. Là où tu te trahis pour "éviter le conflit". Pose un NON clair, sans te justifier. Ressens la peur, reste avec. Ça brûle ? C’est normal. Ton armure fond. Recommence. Encore et encore.

Participer à une retraite thérapeutique est une solution concrète. Dans mes retraites, tu ne fuis pas ta blessure : tu la regardes, tu la comprends, tu la poses devant toi. Tu travailles ton "non" et ton "oui". Tu apprends à déposer ton armure et à reprendre ta juste place, entouré de gens qui t'accueillent sans jugement, dans la liberté, le respect, la bienveillance, de ta vulnérabilité . C’est un espace sécurisé pour pratiquer ce que seul tu n’oses pas encore faire.

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La blessure d’injustice peut devenir ton socle. Elle te rappelle ta droiture, ta loyauté, ta vérité. Mais essaye de faire en sorte qu'elle ne devienne pas ta prison. Elle peut être ton repère pour garder la tête haute sans rigidité. Elle peut t’apprendre à parler vrai, à vivre plus léger, à laisser la vie circuler au lieu de la bloquer.

Moi, je sais maintenant que je mérite d’être entendue sans me justifier. Poser mes limites, dire "ça me blesse" ou "ça je ne prends pas", c’est être juste avec moi-même. J’ai appris à ne pas être aimée par tout le monde, et que l’imprévu a le droit de vivre dans ma vie. Ma liberté, c’est ça : rester souple sans me renier.

Questions pour aller plus loin

  • Où sens-tu la tension dans ton corps ?
  • Quelle phrase déclenche ta colère ?
  • Qu’essayes-tu de contrôler en ce moment ?
  • Où as-tu besoin d’assouplir ?
  • Quelle part de toi mérite plus de reconnaissance ?
  • Comment peux-tu t’offrir ce que tu attends des autres ?
Cercle de sororité pour accueillir et libérer une blessure émotionnelle profonde.
Crédit photo : Laetitia Miralles - Libération émotionnelle lors d'une retraite thérapeutique

La vérité sur la blessure d’injustice

Ma croyance, c’est que nos blessures ne disparaissent pas. Même cicatrisées, elles restent là. Elles font partie de nous, de notre histoire, de notre personnalité. Elles ont sculpté notre regard sur le monde. Mais elles n’ont plus besoin de nous définir.

La blessure d’injustice, tu ne l’effaces pas : tu la regardes, tu l’accueilles, tu la laisses à sa place — mais tu ne la laisses plus colorer toute ta réalité. Quand elle est là, tu sais qu’elle est là, mais tu choisis de voir aussi la joie, le calme, la justesse qui existent en toi et autour de toi. Pour moi, guérir, c’est ça : marcher avec elle sans qu’elle décide pour moi. C’est sentir qu’elle vit en moi, mais que je suis plus vaste qu’elle.

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