Une matinée de calme pour découvrir la philosophie du lâcher-prise
On est lundi 4 novembre, et pour la première fois depuis un mois, je me retrouve seule chez moi, sans rendez-vous, sans la charge mentale d’un événement imminent. Mon corps, plein de courbatures après les mouvements de la retraite holistique "Sensualité" de ce week-end (oui, la sensualité, ça fait bouger, je vous le dis !), semble me murmurer : "On a tenu bon, on l’a fait, on peut relâcher maintenant."
Dans cet instant de répit, je me laisse imprégner par une simple phrase qui résonne en moi : "Viens, on s’en fout."
Et si, au fond, cette philosophie du lâcher-prise était la clé pour traverser ces moments intenses de manière plus douce et alignée ?
Ce mois d'octobre a été un véritable tourbillon d’événements et de déplacements. J’ai traversé des moments d’inconfort qui sont venus me chatouiller là où je ne m’y attendais pas du tout. Je pensais que la fatigue physique serait mon plus grand défi, mais à ma grande surprise, mon corps a été un allié solide. Merci à mes efforts récents en sport et à l’arrêt de la cigarette, qui m’ont permis de retrouver une énergie que je ne soupçonnais pas.
Pas de surcharge mentale non plus du côté organisationnel – monter des projets, les préparer, les vivre, c’est mon terrain de jeu, mon espace de création où je m’éclate.
La véritable surprise est venue de cette autre forme de fatigue… La fatigue sociale. Cette épuisante sur-adaptation aux autres qui m’a rappelé combien je m’oublie parfois. Une femme lors de la retraite a partagé une expérience personnelle, un moment de lucidité face à une situation où elle refusait de subir. Elle a dit qu’elle avait le choix, qu’elle pouvait décider de ne pas se laisser écraser par les attentes des autres.
Ces quelques mots ont éclairé une vérité simple mais essentielle : entre "faire avec" et "viens, on s’en fout", il y a un monde. "Faire avec", c’est subir ; "viens, on s’en fout", c’est choisir de tourner le regard vers ce qui est essentiel pour soi. Et c’est dans ce choix que réside la philosophie du lâcher-prise.
Cette philosophie de vie, je l’ai découverte grâce à mon amoureux, un "maître" dans l’art du lâcher-prise. Pour lui, "viens, on s’en fout" est presque un mantra, un guide silencieux qui l’aide à traverser les situations de la vie avec une liberté que j’envie parfois. Pour moi, c’est souvent un défi, un miroir qui me renvoie mon besoin de contrôle, ma tendance à l'hyper-responsablité. En écrivant ces mots, j’espère m’approprier cette attitude et arrêter de me sur-adapter dans mes relations personnelles, d’exister pour répondre aux attentes des autres.
Lors de la retraite "Sensualité", avec Melissa et Gwenaelle, nous avons partagé cette philosophie avec les participantes, en leur parlant de l'importance d’intégrer le "viens, on s’en fout" et le "flemme" dans leur vie. Incarnant la sensualité dans tout son potentiel, nous leur avons montré que cet état exige un lâcher-prise profond et une dose de résilience souvent sous-estimée. J’en parlerai plus longuement quand j’aurai les images de Laetitia Miralles. Ces deux expressions, "viens, on s’en fout" et "flemme", sont bien plus que des mots : ce sont des outils de recentrage, des portes de sortie sur ce qui, parfois, nous étouffe.
Le "viens, on s’en fout", c’est un ancrage, un rappel que l’essentiel n’est pas de tout contrôler, de tout porter, de tout solutionner tout de suite et seule.. qu'on ne porte pas la responsabilité de tout et tout le monde. C’est un moyen de mettre une distance avec l’agitation extérieure pour se recentrer. On pense parfois, à tort, que lâcher prise signifie abandonner, ne plus rien ressentir. Mais cette philosophie, ce n’est pas l’indifférence ou la passivité. C’est la liberté d’écouter ses propres besoins sans céder à chaque mouvement de l’extérieur. C’est faire le choix de ce qui est juste pour nous.
Prenons un exemple concret, un de ces moments qui peut nous mettre au défi : mon amoureux fait quelque chose qui m’irrite profondément juste avant une soirée entre amies que j’attends depuis des jours. Cette soirée, je l’ai planifiée, elle me fait vibrer de joie, et voilà que la colère monte. La réaction naturelle serait de laisser cette émotion prendre le dessus, de décharger cette irritation dans un échange tendu. Mais là, je choisis "flemme". Pas question de gâcher cette soirée pour une dispute. Je laisse cette émotion de côté, je profite de ma soirée, et je reviendrai dessus quand mon esprit sera plus posé.
Cet "espace" que je crée en choisissant la "flemme" ne signifie pas que j’ignore mes émotions ou que je les refoule. Cela signifie que je choisis, à cet instant précis, de me préserver, de donner la priorité à ce qui m’apporte de la joie et non à ce qui alimente mon stress. C’est un acte de douceur envers moi-même, un rappel que ma joie est précieuse et mérite d’être protégée.
Autre exemple, plus professionnel cette fois : me voici face à une tâche récurrente, programmer mes stories Instagram. J’ai deux heures entre deux rendez-vous pour m’y atteler, mais voilà que Méta Business décide de ne pas coopérer. Frustration immédiate. L’envie de m’entêter et de trouver une solution à tout prix monte en moi. Pourtant, je choisis le "viens, on s’en fout". Je ferme l’ordinateur, je vais prendre un thé au soleil dans le jardin, et je reviendrai plus tard quand mon esprit sera plus apaisé et que la technologie voudra bien m’aider.
Ce "viens, on s’en fout" est un lâcher-prise stratégique. Ce n’est pas abandonner, ni procrastiner. C’est se libérer du piège de l’acharnement pour préserver son énergie et son équilibre. Revenir à la tâche plus tard me permet de retrouver ma créativité, mon calme, sans m’épuiser inutilement.
Ces exemples peuvent sembler légers, mais la philosophie du lâcher-prise est un outil de recentrage précieux, même dans des situations plus complexes. L’idée, c’est de mettre une distance entre l’émotion et la situation pour revenir dessus ensuite avec un regard neuf, pour se donner la possibilité de réagir avec clarté et bienveillance envers soi-même. Dans mes relations, ma première réaction est souvent de m’adapter. Cette stratégie, je le sais, part d’une peur d’être rejetée, d’un désir d’appartenance. Mais à force de me sur-adapter, je me trahis.
En adoptant le "viens, on s’en fout" ou le "flemme", je me donne la liberté de poser mes émotions, de les laisser s’apaiser pour revenir avec une réaction qui me ressemble vraiment. Ce lâcher-prise m’offre la possibilité de choisir mes actions, mes mots, avec un cœur ouvert, sans être guidée par des réflexes de protection ou de contrôle.
Dans cette philosophie du "viens, on s’en fout" et du "flemme", il y a bien sûr la liberté d'être pleinement soi-même. Cette liberté s’accompagne d'une profonde notion de respect de l’autre et de sécurité pour soi et le collectif. Au cours de ce mois d’octobre, j’ai réalisé à quel point la sécurité et le respect du groupe sont indissociables de la liberté individuelle. Cette prise de conscience m’a rappelé que la liberté de chacun doit s’arrêter là où commencent le respect et la sécurité des autres.
Autrement dit, le "viens, on s’en fout" n’est pas un laisser-aller ; c'est une façon de lâcher prise sans empiéter sur le bien-être d'autrui ni de négliger notre propre stabilité. Ce cadre, fait de respect et de limites, renforce cette liberté d’action authentique qui nous permet de choisir ce qui est juste pour nous tout en honorant le lien avec ceux qui nous entourent.
Adopter la philosophie du lâcher-prise, c’est cultiver une liberté intérieure qui nous permet de vivre plus sereinement nos relations et nos projets.
Le "viens, on s'en fout" est devenu pour moi une clé précieuse pour retrouver le calme et la clarté, un rappel que l’essentiel est en moi, non dans les attentes des autres. Alors pourquoi ne pas expérimenter cette philosophie, vous aussi, pour prendre soin de vous et simplifier votre vie ?
Après tout, si un petit "viens, on s’en fout" peut alléger un moment difficile, c’est peut-être le signe qu’il a toute sa place dans nos vies.